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Auteur/autrice : admin7194
À huit heures du soir quand meurent les mères
À huit heures du soir quand meurent les mères met en scène les grandes composantes du théâtre : ses interprètes et le Public lui-même. Ce dernier, formé de cinq personnages assis sur le plateau, vient assister à un spectacle proposé par une artiste : la Comédienne.
Le bon goût, les bonnes intentions, les idées reçues et le narcissisme apparaissent comme étant consubstantiels de notre na- ture profonde, et définissent nos attentes en matière d’art et de culture. Ainsi, le Public se métamorphosera en masse gluante, agressive, exigeante, prétentieuse.
De fait, la Comédienne devrait satisfaire les injonctions du Public devenu démiurge, qui par ailleurs manie une langue équivoque, commettant ici et là des erreurs dans l’usage des mots. La question que soulève ce stratagème dramaturgique a pour sujet la violence et la guerre, pareilles à un plat de raviolis : jusqu’où serons-nous capables de regarder le carnage de l’humanité́ par elle-même ? à quel point vivons-nous dans une société́ monstrueuse qui broie ses propres représentations ?
Par le biais de la mise en abîme de la Comédienne, c’est aussi l’art qui est questionné, observé et ironisé dans cette pièce unique en son genre dans le paysage théâtral contemporain de la péninsule, une pièce où le chœur tragique du Public ne répond plus de rien ni de personne.Auteure : AveLina PerezTraducteur : David FerréAuteure : AveLina PerezAveLina Pérez est une artiste des plus en vue dans le domaine des écritures contemporaines. Elle a d’abord suivi une formation en jeu (Santart) avant d’être diplômée en mise en scène et dramaturgie de l’ESAD de Galicie (2016 – Vigo). Son activité́ professionnelle dans le domaine du social lui a permis de déceler la perversion d’un système fondé sur la solidarité́, notion vouée à maîtriser la dissidence. Elle délaisse ensuite cette activité́ pour se consacrer pleinement au théâtre avec la compagnie Teatro do Lume, puis se lancera dans des projets plus personnels à partir de 2010. Son activité́ couvre le large spectre de la mise en scène, de l’écriture et de la transmission.
Traducteur : David FerréDavid Ferré est diplômé en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (1998 – Madrid). Après avoir dirigé la compagnie Sans Voies, il crée Actualités Éditions en 2008 pour faciliter, en traduction, la circulation des textes hispanophones pour la scène du xxe siècle, et ce dans le but d’encourager les échanges artistiques entre ces deux territoires linguistiques.
Traducteur et éditeur, il y dirige les collections Les Incorrigibles (Espagne), Les Gravitations (Uruguay), Les Orfèvres (Mexique), Les Façonneurs (Cuba), Les Fictions (Argentine) et Les Équilibristes (Costa Rica). Il est spécialisé dans les écritures hispanophones de la scène contemporaine, et mène une activité académique au croisement entre design et dramaturgie.AveLina Perez
(Crédit photo : Avelina Perez)
AveLina Pérez est une artiste des plus en vue dans le domaine des écritures contemporaines. Elle a d’abord suivi une formation en jeu (Santart) avant d’être diplômée en mise en scène et dramaturgie de l’ESAD de Galicie (2016 – Vigo). Son activité́ professionnelle dans le domaine du social lui a permis de déceler la perversion d’un système fondé sur la solidarité́, notion vouée à maîtriser la dissidence. Elle délaisse ensuite cette activité́ pour se consacrer pleinement au théâtre avec la compagnie Teatro do Lume, puis se lancera dans des projets plus personnels à partir de 2010. Son activité́ couvre le large spectre de la mise en scène, de l’écriture et de la transmission.
Yunior García Aguilera
(Crédit photo : Toni Mateu (Telva))
Yunior García Aguilera (Holguín, 1982) est diplômé en interprétation par l’Escuela Nacional de Arte et en art théâtral par l’Instituto Superior de Arte en Théâtre.
Il fonde la compagnie Trébol Teatro en 2004, avec laquelle il crée plusieurs de ses pièces. Il a publié une grande partie de ses textes à Cuba, aux États-Unis, en Argentine et en Allemagne. Il écrit pour la télévision et le cinéma. Son activisme pour la liberté artistique et pour les droits des citoyens à Cuba est de notoriété publique dès lors qu’il crée la plateforme civique Archipiélago. Après avoir connu plusieurs déboires, il a été contraint de s’exiler en Espagne suite aux événements du « 11 de julio » (11J). Son travail d’artiste est actuellement censuré à Cuba.Jacuzzi
Jacuzzi est un texte sur la désillusion amoureuse et politique, sur l’inconstance des relations humaines et, à la fois, leur pérennité. Trois façons de voir la réalité cubaine s’y confrontent.
Trois amis qui ne se sont pas vus depuis quatre ans, et nous ne savons pas bien pourquoi, bavardent dans un îlot de joie et de confidence, dans une baignoire transformée en jacuzzi. Le quotidien et l’intime comme métaphores du politique.
Susy et Alejandro se sont beaucoup aimés dans le passé, mais Susy est partie vivre en France, laissant Alejandro à ses idéaux postrévolutionnaires sur la démocratie. Elle y vit une nouvelle relation amoureuse avec celui qui était leur meilleur ami, Pepe, un jeune homme privilégié pour qui la vie est douce. Il reconnaît être bisexuel, même s’il n’aime pas les catégories, et il aime Susy avec la même passion que celle avec laquelle il a aimé Alejandro jadis. Quant à Susy, elle déteste la politique, est pragmatique et ne croit pas beaucoup à la notion de peuple. Elle a besoin d’amour au milieu de ce monde politisé à outrance.
Trois personnages qui, aussi convaincus qu’ils soient de leur position, apparaissent comme des êtres incomplets dans leur solitude et dont les affres amoureuses et sexuelles déjouent toutes tentatives de définition identitaire.Auteur : Yunior García AguileraTraductrice : Floriane ToussaintAuteur : Yunior García AguileraYunior García Aguilera (Holguín, 1982) est diplômé en interprétation par l’Escuela Nacional de Arte et en art théâtral par l’Instituto Superior de Arte en Théâtre.
Il fonde la compagnie Trébol Teatro en 2004, avec laquelle il crée plusieurs de ses pièces. Il a publié une grande partie de ses textes à Cuba, aux États-Unis, en Argentine et en Allemagne. Il écrit pour la télévision et le cinéma. Son activisme pour la liberté artistique et pour les droits des citoyens à Cuba est de notoriété publique dès lors qu’il crée la plateforme civique Archipiélago. Après avoir connu plusieurs déboires, il a été contraint de s’exiler en Espagne suite aux événements du « 11 de julio » (11J). Son travail d’artiste est actuellement censuré à Cuba.Traductrice : Floriane ToussaintFloriane Toussaint est agrégée de lettres modernes et docteure en études théâtrales, maîtresse de conférences en arts du spectacle à l’Université de Reims Champagne-Ardenne, son domaine couvre un large spectre qui va de l’histoire et de la théorie théâtrale à la pratique dramaturgique. En parallèle de son activité d’enseignante-chercheuse, elle travaille comme dramaturge auprès de plusieurs metteuses en scène, et elle est membre du Syndicat professionnel de la Critique (La Parafe). Un séjour de trois ans à La Havane (2016-2019) lui a permis d’en découvrir la scène actuelle, dont elle fait connaître plusieurs de ses auteurs qu’elle traduit régulièrement.
Les Errants ou cet amour…
Les Errants ou cet amour… est un texte sur la séparation. La sierra y est un lieu névralgique et poétique qui se manifeste constamment, labile et fixe à la fois.
Dans un massif montagneux, sur des terres lointaines et abandonnées de Dieu, arrive un couple, un couple marié depuis vingt années mais qui bat de l’aile et doit assurer la tournée d’une troupe itinérante pour y jouer la pièce de sa propre séparation.
Parallèlement à cette séparation amoureuse, la sierra devient un personnage à part entière où se produisent des phénomènes surnaturels et magiques qui perturbent encore plus le voyage.
Cette pièce, qui traite de la séparation amoureuse d’un point de vue autant intime que mythique, fait honneur à la relation tectonique des femmes et des hommes au Mexique. Plusieurs réalités s’y jouent, dans un dispositif de mise en abîme ; en cela, elle s’inscrit dans l’histoire des formes classiques du théâtre mais aussi de leur modernité. Les personnages sont en prise avec de multiples réalités et leurs possibles représentations : un jeu de dés qui ne laisse pas indifférent à notre époque qui vit la fragmentation comme la seule possibilité de sa survie.Auteure : Verónica MusalemTraducteur : David FerréAuteure : Verónica MusalemVerónica Musalem est une des dramaturges mexicaines les plus renommées de sa génération. Artiste associée au Sistema Nacional de Creadores de Arte jusqu’en 2022, elle a pu investiguer sa relation poétique au monde grâce à la singularité de son écriture mais aussi à sa persévérance. En effet, femme de théâtre, dramaturge, metteuse en scène, scénariste, toutes les formes d’écriture qui s’offrent à elle passent par le moulinet de son imaginaire structuré par une approche dualiste du monde. La fragmentation des êtres humains s’y articule autour de l’inframonde dont on ne connaît jamais complètement la vraisemblance. En cela, ses textes s’inscrivent dans la modernité, celle qui doute du vrai et du faux, des mots et de leur traduction dans notre quotidien et sur scène.
Traducteur : David FerréDavid Ferré est diplômé en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (1998 – Madrid). Après avoir dirigé la compagnie Sans Voies, il crée Actualités Éditions en 2008 pour faciliter, en traduction, la circulation des textes hispanophones pour la scène du xxe siècle, et ce dans le but d’encourager les échanges artistiques entre ces deux territoires linguistiques.
Traducteur et éditeur, il y dirige les collections Les Incorrigibles (Espagne), Les Gravitations (Uruguay), Les Orfèvres (Mexique), Les Façonneurs (Cuba), Les Fictions (Argentine) et Les Équilibristes (Costa Rica). Il est spécialisé dans les écritures hispanophones de la scène contemporaine, et mène une activité académique au croisement entre design et dramaturgie.Coupe d’obsidienne
Coupe d’obsidienne est un voyage qui se déroule à travers le territoire de la mémoire, dans une société en quête de justice. Présenté dans une forme narrative, le texte est un récit intérieur où la narratrice est prisonnière de ses mots, une prison d’où les paroles surgissent comme un geyser. Les débris de la mémoire y errent, tels des égarés, à travers ses mots. Elle tente de parcourir sa propre mémoire sur un plateau vide, de se souvenir par à-coups du récit d’un vol historique passé sous silence, celui de codex mayas au Musée d’Anthropologie de la Ville de Mexico, et d’un amour déçu. Élaboré à partir de fragments d’écriture, chacun est la pièce d’un puzzle incomplet.
Le lecteur suit alors du regard une sorte d’enquête où le théâtre devient un poème qui se déplie, se délie, tissant ainsi un étrange paysage. En outre, la coupe d’obsidienne, qui articule plusieurs mondes, est à double tranchant : elle cisèle des faits avérés mais aussi d’autres symboliques, pour nous orienter dans la quête d’une origine et d’une frontière entre récit intime et drame historique qui nous échappent tant l’une que l’autre.Autrice : Leonor CourtoisieTraducteur : David FerréAutrice : Leonor CourtoisieLeonor Courtoisie est une écrivaine, dramaturge et metteuse en scène uruguayenne de renommée internationale qui allie son travail d’écriture à celui de la scène. Elle se consacre à la pratique et à la recherche dans le domaine des arts de la scène et de la littérature, en construisant une pensée critique qui tisse des liens entre l’archivage, la famille, la mémoire, la ville et notre présent.
Elle est en charge de la coordination chez Ed. Salvadora Editora, spécialisée dans la dramaturgie uruguayenne : salvadoraeditora.wordpress.com et fait partie du collectif Sancocho Colectivo Editorial.
Elle travaille avec différents supports de presse, notamment l’hebdomadaire Brecha, et a obtenu plusieurs prix comme le prix Molière de l’ambassade de France en Uruguay (2019).Traducteur : David FerréDavid Ferré est diplômé en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (1998 – Madrid). Après avoir dirigé la compagnie Sans Voies, il crée Actualités Éditions en 2008 pour faciliter, en traduction, la circulation des textes hispanophones pour la scène du XXe siècle, et ce dans le but d’encourager les échanges artistiques entre ces deux territoires linguistiques. Traducteur et éditeur, il y dirige les collections Les Incorrigibles (Espagne), Les Gravitations (Uruguay), Les Orfèvres (Mexique), Les Façonneurs (Cuba), Les Fictions (Argentine) et Les Équilibristes (Costa Rica). Il est spécialisé dans les écritures hispanophones de la scène contemporaine, et mène une activité académique au croisement du design et de la dramaturgie.
Étude de trois cauchemars d’un homme à la tête de chat
Étude de trois cauchemars d’un homme à la tête de chat reprend les faits réels de trois féminicides survenus entre 1986 et 2006 au Costa Rica, dont celui du massacre de la Croix d’Alajuelita où sept femmes – dont six étaient des adolescentes et des enfants – ont été violées avant d’être assassinées.
Ce texte propose des stratégies dramaturgiques radicales par le biais d’une mise en abîme du récit où sont intégrées des marionnettes elles-mêmes masquées.
Étayé par des répliques dramatiques qui font honneur au dialogisme littéraire du roman, à des locutions sans corps, ce texte est structuré par des relations rhizomiques pour aborder l’impunité et l’enchevêtrement juridique de l’une des plus grandes affaires du système judiciaire costaricien.
Un univers esthétique saturé de mythes, de rituels et de cauchemars s’y déploie à partir des éléments du film noir et d’êtres thériomorphes donnant voix à un chœur de témoignages qui aujourd’hui encore, restent sans réponse. La chasse à l’homme qui en découle s’inspire du Projet eDihS : « équipe D’investigation sur les homicides en Série », qui ne fait qu’attester de notre impuissance à désamorcer des images ancestrales toujours fuyantes.Auteur : Bryan Vindas VillarrealTraducteur : David FerréAuteur : Bryan Vindas VillarrealBryan Vindas Villarreal (San José – Costa Rica, 1989) est un des auteurs les plus en vue de la nouvelle génération au Costa Rica. Il maîtrise la dramaturgie postmoderne avec maestria et y aborde des sujets politiques d’importance en interrogeant leur devenir dans nos sociétés contemporaines et démocratiques. Ses études lui ont permis de franchir les frontières de l’interdisciplinarité (arts visuels, théâtre, cinéma). Il travaille avec le Teatro Nacional de San José, Teatro Mélico Salazar, la Chaire UNESCO-ITI, l’Instituto Artes del Espectáculo (Argentine), l’IDARTES à Bogotá et l’IATI Theater à New York, et dirige régulièrement des ateliers, des séminaires, tout en participant à de nombreux colloques, à des conférences et des festivals au Costa Rica et à l’étranger.
Traducteur : David FerréDavid Ferré est diplômé en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (1998 – Madrid). Après avoir dirigé la compagnie Sans Voies, il crée Actualités Éditions en 2008 pour faciliter, en traduction, la circulation des textes hispanophones pour la scène du XXe siècle, et ce dans le but d’encourager les échanges artistiques entre ces deux territoires linguistiques. Traducteur et éditeur, il y dirige les collections Les Incorrigibles (Espagne), Les Gravitations (Uruguay), Les Orfèvres (Mexique), Les Façonneurs (Cuba), Les Fictions (Argentine) et Les Équilibristes (Costa Rica). Il est spécialisé dans les écritures hispanophones de la scène contemporaine, et mène une activité académique au croisement du design et de la dramaturgie.
Brève histoire du chemin de fer espagnol
Brève histoire du chemin de fer espagnol est un regard perçant sur le pouvoir monarchique en Espagne et sa relation avec l’économie et l’industrie du chemin de fer depuis le XIXe. Le texte nous plonge, au-delà de l’actualité de la péninsule, vers les origines du capitalisme espagnol et ses étroites relations avec la famille royale des Bourbons. Des portraits tout aussi invraisemblables que réels articulent ce récit qui avance au rythme de la locomotive à vapeur, moteur et symbole du changement.
Le pouvoir y est fondé sur le maillage d’une caste historique qui creuse sa propre tombe et autour de laquelle les groupes humains forment un chœur tragique incapable de mettre fin à la diatribe abusive des gouvernements de tous types.
D’un ton et d’un humour cinglants, cette pièce est la peinture d’un paysage, celui d’un mythe où les constitutions qui devraient protéger leurs citoyens ne sont rien d’autre qu’un arbre qui cache la forêt, obscure et dense. Pourtant, l’auteur se plaît à le décomposer, en dépliant les strates de l’histoire enfouies derrière les images et les belles paroles que l’on veut bien encore nous léguer sur la liberté et le renouveau démocratique.Auteur : Joan YagoTraducteur : David FerréAuteur : Joan YagoJoan Yago (Barcelone, 1987) est diplômé en mise en scène et écriture dramatique de l’Institut del Teatre de Barcelone. Auteur et metteur en scène, il compte de très nombreuses pièces, dont Brefs entretiens avec des femmes exceptionnelles (Ed. Théâtre Ouvert, 2019, trad. Laurent Gallardo). Atypique, son écriture au ton burlesque nous donne à voir, et ce de façon paradoxale, le miroir qui est en chacun de nous pour mieux appréhender la réalité, tant politique, économique que sociale, voire relationnelle.
Il est membre fondateur de la compagnie théâtrale indépendante La Calòrica et enseigne l’écriture dramatique à l’école Eòlia-ESAD et à la célèbre Sala Beckett.Traducteur : David FerréDavid Ferré est diplômé en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (1998 – Madrid). Après avoir dirigé la compagnie Sans Voies, il crée Actualités Éditions en 2008 pour faciliter, en traduction, la circulation des textes hispanophones pour la scène du XXe siècle, et ce dans le but d’encourager les échanges artistiques entre ces deux territoires linguistiques. Traducteur et éditeur, il y dirige les collections Les Incorrigibles (Espagne), Les Gravitations (Uruguay), Les Orfèvres (Mexique), Les Façonneurs (Cuba), Les Fictions (Argentine) et Les Équilibristes (Costa Rica). Il est spécialisé dans les écritures hispanophones de la scène contemporaine, et mène une activité académique au croisement du design et de la dramaturgie.
Ici dorment des cerfs
Ici dorment des cerfs aborde la crise migratoire européenne à l’été 2019, durant laquelle le navire Open Arms a erré au large de l’île de Lampedusa pendant dix-neuf jours.
L’événement, devenu célèbre tant par la presse que les réseaux sociaux, nous a donné à voir deux visions opposées d’une même réalité : côté mer, un groupe de migrants en fuite sur une embarcation, un radeau de la méduse contemporain ; côté terre, un père et son fils en bonne santé. La passerelle entre les deux, ce ne sont ni les forces policières ni celles humanitaires mais le regard poétique d’une fillette qui la forme.
En tant que spécialiste de l’exil et de ses langages historiques, la dramaturge extrait d’un fait avéré une langue poétique, avec un texte construit par stratification. En outre, et fort de ce principe de superposition, le texte met en jeu le conflit qu’engendrent les migrations contemporaines, elles-mêmes prises en otage par les réseaux sociaux, leur anonymisation et les nouvelles sémantiques qui en découlent hors contexte.
Les frontières (politique, sociale, psychique ou linguistique) se font réflexives pour questionner le public sur ce qui n’est pas lui et pourtant le constitue : son humanité.Autrice : Nieves Rodríguez RodríguezTraducteur : David FerréAutrice : Nieves Rodríguez RodríguezNieves Rodríguez Rodríguez (1983) est diplômée en dramaturgie par la RESAD (2013 — Madrid), après avoir obtenu un master en création littéraire à l’UCM et un autre en philosophie à la UNED. Elle enseigne la littérature et l’écriture à l’École internationale du Geste de Madrid. Elle travaille étroitement avec la compagnie Txanka Kua (Laboratorio de nuevos lenguajes tecnológicos) de Málaga, dirigée par Asier Etxaniz. Elle est une des voix montantes du paysage théâtral actuel en Espagne, notamment en raison de la dimension philosophique et poétique de son écriture. En 2022, elle obtient sa thèse sur María Zambrano, philosophe espagnole du siècle dernier.
Traducteur : David FerréDavid Ferré est diplômé en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (1998 – Madrid). Après avoir dirigé la compagnie Sans Voies, il crée Actualités Éditions en 2008 pour faciliter, en traduction, la circulation des textes hispanophones pour la scène du XXe siècle, et ce dans le but d’encourager les échanges artistiques entre ces deux territoires linguistiques. Traducteur et éditeur, il y dirige les collections Les Incorrigibles (Espagne), Les Gravitations (Uruguay), Les Orfèvres (Mexique), Les Façonneurs (Cuba), Les Fictions (Argentine) et Les Équilibristes (Costa Rica). Il est spécialisé dans les écritures hispanophones de la scène contemporaine, et mène une activité académique au croisement du design et de la dramaturgie.
Summer evening
Summer evening prend comme point de départ le tableau homonyme du peintre américain Edward Hopper, où un homme et une femme bavardent un soir d’été sous la véranda d’une villa. De ce tableau, qu’il convient de garder constamment en mémoire et « où il ne se passe rien », Javier Vicedo Alós tire neuf récits, en imaginant ce que peuvent se dire et se raconter ces êtres énigmatiques, protagonistes de vies de solitude, de nostalgie, de rendez-vous ratés qui se brisent pour une raison ou une autre. Chacun renferme une infinité de mondes, mélange d’impuissance et de bonheur, de rage et de faim, soumis irrévocablement au hasard de la vie.
La dramaturgie y relève tant du champ poétique et pictural que dramaturgique. Elle empreinte la nature et la technique de l’ekphrasis, qui est une description hypnotique précise et détaillée d’un tableau.
Les personnages rêvent de bonheur, de se relever, de marcher sur la toile, de se toucher. « Nous n’existons que dans la tête de Hopper, nous ne sommes qu’un prétexte », se révolte l’un d’eux mais « le peintre ne maîtrise pas ses personnages et en fin de compte, peu importe ce que voulait Hopper, les histoires surgissent d’elles-mêmes selon leurs propres chemins hors de la toile. » Il est alors bien vrai que la folie guette notre immobilité.Auteur : Javier Vicedo AlósTraducteur : Edouard PonsAuteur : Javier Vicedo AlósJavier Vicedo Alós (Castellón, 1985) est un poète et dramaturge espagnol. Il compte de nombreux recueils de poèmes à son actif, et deux pièces théâtrales représentées dans de prestigieux théâtres d’Espagne. Une anthologie de ses poèmes a également été publiée en français sous le titre Insinuations sur fond de pluie (Ed. Fondencre, 2015). Docteur en philosophie, il considère que l’acquisition des rudiments du « métier » dans le domaine de la poésie et du théâtre peut entraîner paradoxalement un étranglement : « le poème doit demeurer un être inconnu de son auteur, un organisme qui a ses propres lois et résiste à être autre chose que lui-même. Il en va de même pour le théâtre ». Il dirige actuellement le festival de poésie Marpoética à Marbella.
Traducteur : Edouard PonsEdouard Pons (1947) né à Madrid, de mère espagnole et de père français, a grandi et vécu dans les deux langues. Après une scolarité entre Madrid, Lisbonne et Tunis, il fait des études de Lettres supérieures au lycée Henri IV (Paris), et d’espagnol à la Sorbonne. Il parcourt l’Amérique Latine (1971-1973), du Mexique au Pérou, à pied, en camion, voire en pirogue, participe à la construction collective de maisons en adobe au Mexique, à la récolte du café en Équateur. Alors qu’il travaille comme journaliste à l’Agence France-Presse à Lima en 1974, il devient correspondant et directeur de plusieurs bureaux en Amérique Latine, en Espagne et au Portugal. Il est membre du comité castellano & gallego d’Eurodram.