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Catégorie : Collection Incorrigibles Espagne
À huit heures du soir quand meurent les mères
À huit heures du soir quand meurent les mères met en scène les grandes composantes du théâtre : ses interprètes et le Public lui-même. Ce dernier, formé de cinq personnages assis sur le plateau, vient assister à un spectacle proposé par une artiste : la Comédienne.
Le bon goût, les bonnes intentions, les idées reçues et le narcissisme apparaissent comme étant consubstantiels de notre na- ture profonde, et définissent nos attentes en matière d’art et de culture. Ainsi, le Public se métamorphosera en masse gluante, agressive, exigeante, prétentieuse.
De fait, la Comédienne devrait satisfaire les injonctions du Public devenu démiurge, qui par ailleurs manie une langue équivoque, commettant ici et là des erreurs dans l’usage des mots. La question que soulève ce stratagème dramaturgique a pour sujet la violence et la guerre, pareilles à un plat de raviolis : jusqu’où serons-nous capables de regarder le carnage de l’humanité́ par elle-même ? à quel point vivons-nous dans une société́ monstrueuse qui broie ses propres représentations ?
Par le biais de la mise en abîme de la Comédienne, c’est aussi l’art qui est questionné, observé et ironisé dans cette pièce unique en son genre dans le paysage théâtral contemporain de la péninsule, une pièce où le chœur tragique du Public ne répond plus de rien ni de personne.Auteure : AveLina PerezTraducteur : David FerréAuteure : AveLina PerezAveLina Pérez est une artiste des plus en vue dans le domaine des écritures contemporaines. Elle a d’abord suivi une formation en jeu (Santart) avant d’être diplômée en mise en scène et dramaturgie de l’ESAD de Galicie (2016 – Vigo). Son activité́ professionnelle dans le domaine du social lui a permis de déceler la perversion d’un système fondé sur la solidarité́, notion vouée à maîtriser la dissidence. Elle délaisse ensuite cette activité́ pour se consacrer pleinement au théâtre avec la compagnie Teatro do Lume, puis se lancera dans des projets plus personnels à partir de 2010. Son activité́ couvre le large spectre de la mise en scène, de l’écriture et de la transmission.
Traducteur : David FerréDavid Ferré est diplômé en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (1998 – Madrid). Après avoir dirigé la compagnie Sans Voies, il crée Actualités Éditions en 2008 pour faciliter, en traduction, la circulation des textes hispanophones pour la scène du xxe siècle, et ce dans le but d’encourager les échanges artistiques entre ces deux territoires linguistiques.
Traducteur et éditeur, il y dirige les collections Les Incorrigibles (Espagne), Les Gravitations (Uruguay), Les Orfèvres (Mexique), Les Façonneurs (Cuba), Les Fictions (Argentine) et Les Équilibristes (Costa Rica). Il est spécialisé dans les écritures hispanophones de la scène contemporaine, et mène une activité académique au croisement entre design et dramaturgie.Brève histoire du chemin de fer espagnol
Brève histoire du chemin de fer espagnol est un regard perçant sur le pouvoir monarchique en Espagne et sa relation avec l’économie et l’industrie du chemin de fer depuis le XIXe. Le texte nous plonge, au-delà de l’actualité de la péninsule, vers les origines du capitalisme espagnol et ses étroites relations avec la famille royale des Bourbons. Des portraits tout aussi invraisemblables que réels articulent ce récit qui avance au rythme de la locomotive à vapeur, moteur et symbole du changement.
Le pouvoir y est fondé sur le maillage d’une caste historique qui creuse sa propre tombe et autour de laquelle les groupes humains forment un chœur tragique incapable de mettre fin à la diatribe abusive des gouvernements de tous types.
D’un ton et d’un humour cinglants, cette pièce est la peinture d’un paysage, celui d’un mythe où les constitutions qui devraient protéger leurs citoyens ne sont rien d’autre qu’un arbre qui cache la forêt, obscure et dense. Pourtant, l’auteur se plaît à le décomposer, en dépliant les strates de l’histoire enfouies derrière les images et les belles paroles que l’on veut bien encore nous léguer sur la liberté et le renouveau démocratique.Auteur : Joan YagoTraducteur : David FerréAuteur : Joan YagoJoan Yago (Barcelone, 1987) est diplômé en mise en scène et écriture dramatique de l’Institut del Teatre de Barcelone. Auteur et metteur en scène, il compte de très nombreuses pièces, dont Brefs entretiens avec des femmes exceptionnelles (Ed. Théâtre Ouvert, 2019, trad. Laurent Gallardo). Atypique, son écriture au ton burlesque nous donne à voir, et ce de façon paradoxale, le miroir qui est en chacun de nous pour mieux appréhender la réalité, tant politique, économique que sociale, voire relationnelle.
Il est membre fondateur de la compagnie théâtrale indépendante La Calòrica et enseigne l’écriture dramatique à l’école Eòlia-ESAD et à la célèbre Sala Beckett.Traducteur : David FerréDavid Ferré est diplômé en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (1998 – Madrid). Après avoir dirigé la compagnie Sans Voies, il crée Actualités Éditions en 2008 pour faciliter, en traduction, la circulation des textes hispanophones pour la scène du XXe siècle, et ce dans le but d’encourager les échanges artistiques entre ces deux territoires linguistiques. Traducteur et éditeur, il y dirige les collections Les Incorrigibles (Espagne), Les Gravitations (Uruguay), Les Orfèvres (Mexique), Les Façonneurs (Cuba), Les Fictions (Argentine) et Les Équilibristes (Costa Rica). Il est spécialisé dans les écritures hispanophones de la scène contemporaine, et mène une activité académique au croisement du design et de la dramaturgie.
Ici dorment des cerfs
Ici dorment des cerfs aborde la crise migratoire européenne à l’été 2019, durant laquelle le navire Open Arms a erré au large de l’île de Lampedusa pendant dix-neuf jours.
L’événement, devenu célèbre tant par la presse que les réseaux sociaux, nous a donné à voir deux visions opposées d’une même réalité : côté mer, un groupe de migrants en fuite sur une embarcation, un radeau de la méduse contemporain ; côté terre, un père et son fils en bonne santé. La passerelle entre les deux, ce ne sont ni les forces policières ni celles humanitaires mais le regard poétique d’une fillette qui la forme.
En tant que spécialiste de l’exil et de ses langages historiques, la dramaturge extrait d’un fait avéré une langue poétique, avec un texte construit par stratification. En outre, et fort de ce principe de superposition, le texte met en jeu le conflit qu’engendrent les migrations contemporaines, elles-mêmes prises en otage par les réseaux sociaux, leur anonymisation et les nouvelles sémantiques qui en découlent hors contexte.
Les frontières (politique, sociale, psychique ou linguistique) se font réflexives pour questionner le public sur ce qui n’est pas lui et pourtant le constitue : son humanité.Autrice : Nieves Rodríguez RodríguezTraducteur : David FerréAutrice : Nieves Rodríguez RodríguezNieves Rodríguez Rodríguez (1983) est diplômée en dramaturgie par la RESAD (2013 — Madrid), après avoir obtenu un master en création littéraire à l’UCM et un autre en philosophie à la UNED. Elle enseigne la littérature et l’écriture à l’École internationale du Geste de Madrid. Elle travaille étroitement avec la compagnie Txanka Kua (Laboratorio de nuevos lenguajes tecnológicos) de Málaga, dirigée par Asier Etxaniz. Elle est une des voix montantes du paysage théâtral actuel en Espagne, notamment en raison de la dimension philosophique et poétique de son écriture. En 2022, elle obtient sa thèse sur María Zambrano, philosophe espagnole du siècle dernier.
Traducteur : David FerréDavid Ferré est diplômé en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (1998 – Madrid). Après avoir dirigé la compagnie Sans Voies, il crée Actualités Éditions en 2008 pour faciliter, en traduction, la circulation des textes hispanophones pour la scène du XXe siècle, et ce dans le but d’encourager les échanges artistiques entre ces deux territoires linguistiques. Traducteur et éditeur, il y dirige les collections Les Incorrigibles (Espagne), Les Gravitations (Uruguay), Les Orfèvres (Mexique), Les Façonneurs (Cuba), Les Fictions (Argentine) et Les Équilibristes (Costa Rica). Il est spécialisé dans les écritures hispanophones de la scène contemporaine, et mène une activité académique au croisement du design et de la dramaturgie.
Summer evening
Summer evening prend comme point de départ le tableau homonyme du peintre américain Edward Hopper, où un homme et une femme bavardent un soir d’été sous la véranda d’une villa. De ce tableau, qu’il convient de garder constamment en mémoire et « où il ne se passe rien », Javier Vicedo Alós tire neuf récits, en imaginant ce que peuvent se dire et se raconter ces êtres énigmatiques, protagonistes de vies de solitude, de nostalgie, de rendez-vous ratés qui se brisent pour une raison ou une autre. Chacun renferme une infinité de mondes, mélange d’impuissance et de bonheur, de rage et de faim, soumis irrévocablement au hasard de la vie.
La dramaturgie y relève tant du champ poétique et pictural que dramaturgique. Elle empreinte la nature et la technique de l’ekphrasis, qui est une description hypnotique précise et détaillée d’un tableau.
Les personnages rêvent de bonheur, de se relever, de marcher sur la toile, de se toucher. « Nous n’existons que dans la tête de Hopper, nous ne sommes qu’un prétexte », se révolte l’un d’eux mais « le peintre ne maîtrise pas ses personnages et en fin de compte, peu importe ce que voulait Hopper, les histoires surgissent d’elles-mêmes selon leurs propres chemins hors de la toile. » Il est alors bien vrai que la folie guette notre immobilité.Auteur : Javier Vicedo AlósTraducteur : Edouard PonsAuteur : Javier Vicedo AlósJavier Vicedo Alós (Castellón, 1985) est un poète et dramaturge espagnol. Il compte de nombreux recueils de poèmes à son actif, et deux pièces théâtrales représentées dans de prestigieux théâtres d’Espagne. Une anthologie de ses poèmes a également été publiée en français sous le titre Insinuations sur fond de pluie (Ed. Fondencre, 2015). Docteur en philosophie, il considère que l’acquisition des rudiments du « métier » dans le domaine de la poésie et du théâtre peut entraîner paradoxalement un étranglement : « le poème doit demeurer un être inconnu de son auteur, un organisme qui a ses propres lois et résiste à être autre chose que lui-même. Il en va de même pour le théâtre ». Il dirige actuellement le festival de poésie Marpoética à Marbella.
Traducteur : Edouard PonsEdouard Pons (1947) né à Madrid, de mère espagnole et de père français, a grandi et vécu dans les deux langues. Après une scolarité entre Madrid, Lisbonne et Tunis, il fait des études de Lettres supérieures au lycée Henri IV (Paris), et d’espagnol à la Sorbonne. Il parcourt l’Amérique Latine (1971-1973), du Mexique au Pérou, à pied, en camion, voire en pirogue, participe à la construction collective de maisons en adobe au Mexique, à la récolte du café en Équateur. Alors qu’il travaille comme journaliste à l’Agence France-Presse à Lima en 1974, il devient correspondant et directeur de plusieurs bureaux en Amérique Latine, en Espagne et au Portugal. Il est membre du comité castellano & gallego d’Eurodram.
Eudy
Eudy rend hommage à la mémoire d’Eudy Simelane, capitaine de l’équipe nationale de football féminin d’Afrique du Sud, les Banyana Banyana. Sportive de haut rang, consacrée dans son pays, elle a été violée puis assassinée peu avant que l’Afrique du Sud n’accueille la Coupe du monde en 2010 parce qu’elle dérogeait aux normes de genre et défendait les droits des personnes LGBTIQ.
Mêlant fiction, biographie et portrait historique d’un pays, Eudy aborde les rêves et les espoirs de celles et ceux qui croient en une existence fondée sur le respect, la liberté et la recherche du bonheur. Comme dans l’ensemble de son œuvre, Pascual élabore sa dramaturgie à partir de mythes, entre autres ici le football, les rites africains, Mandela. Les imaginaires lesbiens s’insèrent dans ces mythifications, les démystifient, leur résistent ou en créent de nouveaux à l’intérieur et à l’extérieur du système théâtral complexe proposé.
Le texte reprend la forme d’une tragédie autour de la figure d’Eudy qui devient par là même héroïque. Progressivement, un chœur tragique chante des tréfonds de l’humanité la noirceur de son destin qui se confronte non pas à sa famille mais au monde extérieur, celui forgé par une société patriarcale et archaïque. Le sang coulera, mais toujours en coulisse, et c’est ainsi que la structure d’une tragédie contemporaine se déplie sous nos yeuxAuteure : Itziar PascualTraductrice : Marie-Pierre RosierAuteure : Itziar PascualItziar Pascual est une des auteures de théâtre les plus importantes de sa génération. Elle est titulaire d’un doctorat en sciences de l’information de l’UCM (2010 – Madrid) et d’un diplôme en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (1996 – Madrid). Lauréate du « Prix national 2019 des arts de la scène pour les enfants et les jeunes », elle est enseignante et chercheuse. Son travail de journaliste culturelle lui a valu le prix Paco Rabal et elle a été présidente de l’association AMAEM Marías Guerreras. Après une première étape où le traitement contemporain des mythes a été une clé significative, elle s’est orientée vers la visibilité de femmes dont l’apport à la culture est souvent sous-estimé (Rosa Parks, Wangari Maathai, María Zambrano, Rosa Helena Lovo).
Traductrice : Marie-Pierre RosierMarie-Pierre Rosier vit et travaille à Lausanne. Son doctorat en Études hispaniques (université Lyon 2 – 2014) traite des interactions entre littérature, mémoire et résistance dans les œuvres d’anciennes détenues sous le terrorisme d’État argentin, comme Sara Rosenberg, Alicia Kozameh et Nora Strejilevich.
Depuis août 2021, elle est chercheuse dans la section d’espagnol de l’université de Lausanne, dans le cadre du projet de recherche Imaginaires lesbiens dans la littérature en espagnol (2005-2020), initié en collaboration avec Gabriela Cordone (UNIL), et avec qui elle a co-fondé le groupe de recherche ILLEs.Concerto pour l’accumulation
Concerto pour l’accumulation s’apparente à un auto sacramental profane, s’il en est, et nous interroge sur comment faire pour se dépêtrer de soi-même.
Une mite, un piranha, une hyène… des êtres humains qui ont abandonné leur humanité pour se lover dans l’animalité et la dévoration. Ils conservent, accumulent, s’approprient tout et n’importe quoi, vivent dans l’excès. Les dramatis personæ sont autant de fragments qui ensemble forment une seule et même entité. La pièce est écrite depuis le mouvement, le rythme et la composition animale. Avec le corps. Écrite pour des prédateurs. Les mots y ont l’odeur de la pauvreté mais ils acquièrent une visée transformatrice donnant toute son ampleur dramatique à ce texte stratifié.
Pour nous donner à voir cette accumulation matérielle, sentimentale et métaphysique qui nous construit et nous étouffe à la fois, l’autrice nous propose des variations poétiques qui creusent inlassablement leur propre néant, tel un forage, nous menant vers une béance bien connue et pourtant bien triste. C’est ainsi qu’elle nous invite à affleurer à la surface de nos prisons, qui ne sont que les strates d’une guerre vaine et inutile, pour laisser place au chant de l’amour, d’autrui et du monde.Auteure : Cristina PeregrinaTraductrice : Marion CousinAuteure : Cristina PeregrinaCristina Peregrina est une artiste engagée. De fait, en 2007, elle crée avec David Puig un groupe artistique et de recherche théâtrale dans une claire orientation poétique et citoyenne, Los Hedonistas. Elle y organise de nombreuses activités pédagogiques, particulièrement autour de l’enfance, et inscrit de plus en plus son écriture dans des projets à vocation sociale dans le cadre des nouvelles pratiques urbaines.
Elle travaille actuellement aux éditions Kókinos où elle édite l’œuvre de l’écrivaine Astrid Lindgren. Signalons qu’elle a aussi porté le projet urbain « Tomber amoureuse d’un terrain vague », réalisé avec les habitants de son quartier, La Latina, à Madrid.
Traductrice : Marion CousinMarion Cousin est traductrice de théâtre hispanophone. Docteure en études théâtrales, elle est spécialiste de la scène contemporaine espagnole et du texte né de la scène. Elle accompagne des artistes espagnols et catalans dans le surtitrage de leurs pièces. Elle est aussi musicienne au sein du quatuor de Borja Flames et du duo Catalina Matorral pour lequel elle écrit, et se consacre aux chants anciens de la péninsule ibérique avec le violoncelliste Gaspar Claus et le duo Kaumwald.
Le Bar qui engloutit tous les Espagnols
Le Bar qui engloutit tous les Espagnols est le récit théâtral d’une transformation personnelle qui symbolise la liberté, au cœur de l’Espagne contemporaine. En 1963, Jorge Arizmendi, un prêtre de Navarre âgé de 33 ans, décide de changer de vie, de quitter le sacerdoce pour se rendre aux États-Unis et y apprendre à vivre.
Au début des années soixante, l’Église espagnole a promu une petite révolution aux conséquences historiques inouïes en facilitant des procédures de dispenses aux prêtres qui le souhaitaient. Parmi eux se trouvait le père de l’auteur.
La réalité permet de construire des récits mais ils n’en demeurent pas moins des puzzles à reconstruire par le prisme de l’écriture et de la dramaturgie. De fait, l’authenticité et l’analyse du passé sont au service d’un renouveau qui n’est pas autant lié à la résilience historique qu’au ressentiment personnel, ou plus exactement à un moment biographique face à soi-même.
Ainsi, ce texte est un exemple de théâtre : il défie les lois attendues de l’autofiction autant que des écritures documentaires. Ce qui se joue là, c’est bien sûr l’histoire de l’Espagne à travers la vie d’un prêtre qui se libère de sa condition mais aussi celle que tout le baroque met en œuvre : le combat individuel face au destin qui régirait nos vies. Encore une fois, l’amour y est rédempteur et donnera naissance à… l’auteur lui-même !Auteur : Alfredo SanzolTraducteur : David FerréAuteur : Alfredo SanzolAlfredo Sanzol est auteur et metteur en scène diplômé de la RESAD (1999 – Madrid). Il est actuellement directeur du Centro Dramático Nacional de Madrid. L’ensemble de son œuvre se caractérise par un fin maniement du sens de l’humour, toujours au service d’une quête formelle autour de la question biographique et sociale au théâtre. Sa force réside dans son travail dramaturgique, à la croisée du plateau et du texte mais surtout dans le dialogue que ce dernier entretient avec les nouvelles structures dramatiques qui cohabitent dans l’espace théâtral contemporain (documentaire, autofiction, narration, performance). L’ensemble de son travail permet de camper des personnages forts, toujours au cœur de sa poétique.
Il a reçu de nombreux prix, dont le prix Valle-Inclán de Teatro, le prix de Cultura de la Comunidad de Madrid, et le prix Ceres del Festival de Mérida.Traducteur : David FerréDavid Ferré est diplômé en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (1998 – Madrid). Après avoir dirigé la compagnie Sans Voies, il crée Actualités Éditions en 2008 pour faciliter, en traduction, la circulation des textes hispanophones pour la scène du XXIe siècle, et ce dans le but d’encourager les échanges artistiques entre ces deux territoires linguistiques.
Traducteur et éditeur, il y dirige les collections Les Incorrigibles (Espagne), Les Gravitations (Uruguay), Les Orfèvres (Mexique), Les Façonneurs (Cuba), Les Fictions (Argentine) et Les Équilibristes (Costa Rica). Il est spécialisé dans les écritures hispanophones de la scène contemporaine, et mène une activité académique au croisement du design et de la dramaturgie.La Plaza suivi de KULTUR
Ces deux nouveaux textes du célèbre duo espagnol El Conde de Torrefiel explorent deux types de performance : théâtrale et sexuelle.
LA PLAZA s’apparente à un texte-paysage où autrui constitue une image superficielle. Là est le paradoxe. Ainsi, les mécanismes narratifs, entre projections collectives et fantasmes personnels, structurent le lieu névralgique où se font face la conscience du monde, l’histoire et la projection vers un futur plus ou moins déjà vécu. Ces images puisent leur force dans une langue puissante dont les séquences s’imbriquent pour se retourner vers nous, individus esseulés dans l’océan d’une salle de théâtre alors devenue métaphore du monde.
KULTUR est un spin-off de LA PLAZA à partir d’une situation littéraire précise : c’est le soliloque d’une jeune romancière qui ne veut pas faire comme les autres et qui pourtant, doit suivre les lignes tracées par les archétypes de notre monde contemporain : succès, désir, solitude et nature plastifiée. Cet enchâssement commence par le besoin qu’éprouve notre belle héroïne moderne de se vider la tête pour s’autocontempler avant de se mettre à écrire. La fiction qu’elle dépeint, notamment le casting porno auquel elle est convoquée, se transforme en un miroir dans lequel elle bascule pour former sa propre image sur un futur plateau, celui du théâtre ou celui de la vie.Auteur : Pablo GisbertTraductrice : Marion CousinAuteur : Pablo GisbertPablo Gisbert écrit ses textes aux côtés de Tanya Beyeler pour leur compagnie El Conde de Torrefiel, un projet artistique pour la scène entre littérature, arts plastiques et chorégraphie. Toutes leurs pièces ont été présentées dans de nombreux festivals européens, asiatiques et américains. L’écriture de Pablo Gisbert naît de la scène et lui est destinée. Le principe y est celui de la dissociation entre geste et parole, provoquant une sorte d’incertitude énonciative mais au point de mire précis. Le statut du texte ainsi modifié provoque à la fois des jeux d’optique et d’acoustique prismatiques.
Pablo Gisbert est un des dramaturges les plus représentatifs de son pays, et s’inscrit mondialement dans la mouvance post-moderne. Sa culture littéraire et scénique hors pair lui permet de faire face aux enjeux contemporains du théâtre.Traductrice : Marion CousinMarion Cousin est traductrice de théâtre hispanophone. Docteure en études théâtrales, elle est spécialiste de la scène contemporaine espagnole et du texte né de la scène. Elle accompagne des artistes espagnols et catalans dans le surtitrage de leurs pièces. Elle est aussi musicienne au sein du quatuor de Borja Flames et du duo Catalina Matorral pour lequel elle écrit, et se consacre aux chants anciens de la péninsule ibérique avec le violoncelliste Gaspar Claus et le duo Kaumwald.
Une vie américaine
Une vie américaine est un texte sur la liberté, les normes qu’elle engendre et ses illusions. Un camping aux environs de Minneapolis (USA), une vieille caravane où se trouvent Linda avec sa mère Paloma et sa froeur Robin Rose, voilà la famille Clarkson ! Une famille espagnole qui veut revoir Warren, dont est tombée amoureuse Paloma dans les années 80 à Madrid, le père de Linda et de Robin Rose. L’Américain leur avait promis une belle vie américaine, un eldorado mais il finit par les abandonner sans laisser aucune trace, aucun visage, aucun souvenir ni aucun nom.
L’idée même de filiation, en relation avec celle de l’Amérique et de l’Espagne, structure la dérive de ces personnages forts, dessinés dramatiquement, exemplaires aussi de la modernité queer dans un quartier populaire de Madrid : Paloma est devenue lesbienne, le fils gender-fluid, et tous aspirent, chacun à leur façon, à recréer une famille bâtie sur l’absence du père mais aussi sur une illusoire liberté individuelle.
La caravane y est l’image d’une sépulture où tous les récits s’entrecroisent
mais ne correspondent pas à la réalité, toujours hors de portée. La norme produite par l’affirmation des désirs s’oppose aux représentations de l’altérité, tant biographiques que communautaires.
L’explosion du genre dans l’espace social et politique est ici mise en jeu par de solides structures dramatiques : le monde peut s’écrouler, le théâtre, lui, tient debout.Auteure : Lucía CarballalTraducteur : David FerréAuteure : Lucía Carballal
©Heike SteinwegLucía Carballal est diplômée en dramaturgie de la RESAD (2003 – Madrid), de l’Institut del Teatre (2008– Barcelona) puis a suivi les cours de la Universität der Künste de Berlin en tant qu’auditrice invitée. Elle est aussi scénariste et anime des ateliers d’écriture à la Sala Beckett, la ECAM et La Casa Encendida de Madrid. Elle est l’auteure d’un théâtre critique sur l’histoire et le présent de son pays, où elle met en tension les structures individuelles et collectives dont nous sommes le champ de bataille. L’ensemble de son œuvre aborde l’identité dans le monde compétitif d’aujourd’hui. Ses textes explorent les contradictions de notre temps et les normes qui nous régissent, que ce soit dans les relations de couple, le travail ou encore la famille.
Traducteur : David Ferré
© David FerréAvant de devenir éditeur, David Ferré est metteur en scène diplômé par la RESAD, le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Madrid (1998). Il fera ensuite ses classes au CDN de Madrid. En France, il accompagne Christophe Huysman (2003 du festival d’Avignon) et crée deux pièces pluridisciplinaires avec sa compagnie Sans Voies (Villette, TCI, CDN Strasbourg, MGI). Il a créé Actualités Éditions (2008 — plateforme éditoriale qui, par le biais des écritures, met en relation différents acteurs culturels et artistiques) dans le but de faciliter la circulation des auteurs hispanophones pour la scène du XXI° en France. À ce jour, il dirige toutes les collections (espagnole, cubaine, mexicaine, uruguayenne).
La traduction théâtrale d’auteurs hispanophones contemporains et émergents constitue sa principale activité. Il amorce cette activité en 2003 avec Juan Mayorga aux AET d’Orléans (Le Traducteur de Blumemberg). Puis il traduit Les Racines coupées et L’Architecte et l’Horloger de Jerónimo López Mozo, Temps réel d’Albert Mestres, Barbarie, 45’ de Sergio Blanco (Kiev, Opus sextum, Diptiko).
Tous les ans, il est invité à participer aux séances de travail sur la traduction mises en place par la Muestra de Alicante et à différentes journées professionnelles sur la traduction théâtrale pour le théâtre d’aujourd’hui.
Il fait partie du comité exécutif du P.E.N club français, et il y préside le Comité pour la Traduction et la diversité linguistique. Il co-coordonne le Comité hispanique du réseau EURODRAM dont il est vice-président.En 2010, il a dirigé l’ouvrage Théâtre espagnol : les écritures émergentes – Ed. de l’Amandier, en 2010. En 2013, il traduit et publie quatre auteurs mexicains dans le cadre de France-Mexique : écrire le théâtre aujourd’hui (Veronica Musalem, Itzel Lara, Noé Morales et Alberto Villarreal). Une présentation performative (MGI — 2013, Paris) marque la singularité de sa conception de traducteur. En outre, il a traduit trois textes de Luis Ayhllon (Mexique).
Dans le domaine de l’enseignement, il s’interroge sur les multiples formes du théâtre contemporain. Il enseigne la dramaturgie à l’EnsaLab (ENSAD), à l’Institut Télécom – Paris et à l’ESCPI-Paris. Il développe de nombreux workshops sur l’écriture, notamment avec l’Instituto Cervantes. Il a co-créé le cursus Maquette & Sculpture numérique (Strate, École de design (2004-2012) et le pôle Écriture.
J’anéantirai les hommes de la face de la terre
Nous sommes d’abord à la campagne, en face d’une scène typique des années 1990, celle d’un barbecue familial qui illustre à merveille notre société postindustrielle : loisirs, superficialité, joie, malentendus, rêve et maladie. Mais voilà, la jeune fille de la famille s’éloigne et trouve appui sur un arbre. Cette fusion des deux êtres constitue le corps invisible du texte. L’adolescente va progressivement défaire le nœud gordien qui unit les « clans », constitués de liens ancestraux en prise avec les contradictions de la religion, de la politique, de l’économie et de la société. L’auteure se penche sur les rapports de cause à effet entre nos pensées et nos actes, nos idées et nos représentations, individuelles et collectives.
Il y a une correspondance entre la violence émotionnelle et sexuelle, et celle faite à l’environnement. Ainsi, l’exploitation de la nature humaine, animale et environnementale relève du même geste d’autodestruction de l’humanité, qui puise sa source dans les lointaines origines du langage. C’est bel et bien un puits que creuse ce texte, au gré de fragments reliés par la voix de ce qui disparaît et réapparaît, pour qu’affleure la vie sur le futur plateau du théâtre.Auteure : María VelascoTraducteur : David FerréAuteure : María Velasco
© Fabián SuárezMaría Velasco (Burgos — 1984) est une des figures les plus importantes de la scène contemporaine espagnole, comptant une oeuvre singulière et prolixe dans la lignée esthétique postmoderne. Son travail d’écriture s’allie à celui de l’art de la mise en scène, créant un fort dialogue entre les deux. Elle est diplômée en mise en scène et dramaturgie de la RESAD (2004 — Madrid) et en art de la scène et art visuel (2011 — Museo Nacional Centro de Arte
Reina Sofía — Université d’Alcalá) et a soutenu une thèse sur Angélica Liddell (2011 — université Complutense). Elle se consacre à la transmission avec la mise en place d’ateliers dramaturgiques qui s’articulent autour de son oeuvre tout en la nourrissant.Traducteur : David Ferré
© David FerréAvant de devenir éditeur, David Ferré est metteur en scène diplômé par la RESAD, le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Madrid (1998). Il fera ensuite ses classes au CDN de Madrid. En France, il accompagne Christophe Huysman (2003 du festival d’Avignon) et crée deux pièces pluridisciplinaires avec sa compagnie Sans Voies (Villette, TCI, CDN Strasbourg, MGI). Il a créé Actualités Éditions (2008 — plateforme éditoriale qui, par le biais des écritures, met en relation différents acteurs culturels et artistiques) dans le but de faciliter la circulation des auteurs hispanophones pour la scène du XXI° en France. À ce jour, il dirige toutes les collections (espagnole, cubaine, mexicaine, uruguayenne).
La traduction théâtrale d’auteurs hispanophones contemporains et émergents constitue sa principale activité. Il amorce cette activité en 2003 avec Juan Mayorga aux AET d’Orléans (Le Traducteur de Blumemberg). Puis il traduit Les Racines coupées et L’Architecte et l’Horloger de Jerónimo López Mozo, Temps réel d’Albert Mestres, Barbarie, 45’ de Sergio Blanco (Kiev, Opus sextum, Diptiko).
Tous les ans, il est invité à participer aux séances de travail sur la traduction mises en place par la Muestra de Alicante et à différentes journées professionnelles sur la traduction théâtrale pour le théâtre d’aujourd’hui.
Il fait partie du comité exécutif du P.E.N club français, et il y préside le Comité pour la Traduction et la diversité linguistique. Il co-coordonne le Comité hispanique du réseau EURODRAM dont il est vice-président.En 2010, il a dirigé l’ouvrage Théâtre espagnol : les écritures émergentes – Ed. de l’Amandier, en 2010. En 2013, il traduit et publie quatre auteurs mexicains dans le cadre de France-Mexique : écrire le théâtre aujourd’hui (Veronica Musalem, Itzel Lara, Noé Morales et Alberto Villarreal). Une présentation performative (MGI — 2013, Paris) marque la singularité de sa conception de traducteur. En outre, il a traduit trois textes de Luis Ayhllon (Mexique).
Dans le domaine de l’enseignement, il s’interroge sur les multiples formes du théâtre contemporain. Il enseigne la dramaturgie à l’EnsaLab (ENSAD), à l’Institut Télécom – Paris et à l’ESCPI-Paris. Il développe de nombreux workshops sur l’écriture, notamment avec l’Instituto Cervantes. Il a co-créé le cursus Maquette & Sculpture numérique (Strate, École de design (2004-2012) et le pôle Écriture.